23 févr. 2009

à quoi tu penses ?




















De la tête à la main, de la main à la tête, penser, agir, mais aussi notre identité visible. Ce qu'on montre, ce qu'on voit. Et que voit Yann Legrand en regardant une photo de Georgia O'Keeffe?
Ses photos, ses tableaux l'interpellent. Le peintre part alors à la rencontre de cette artiste américaine à coups de pinceau jusqu'à la connaître. L'intimité créée, le travail commence. Le portrait de Georgia O'Keeffe marque le début d'une série de portraits qui deviendra une exposition.
Un portrait d'Andreï Tarkovsky suit, hommage à un personnage complexe, en quête d'absolu. Morton Feldman le compagnon musical aérien des séances de travail , trouve logiquement sa place dans ce qui devient peu à peu une salutation non pas au soleil, mais à des artistes chers à Yann. Le peintre cherche désormais un visage plus brut, une esthétique qui domine et surpasse l'univers de l'artiste peint. Vient alors la « sacrée gueule » d'Atahualpa Yupanqui, guitariste chanteur argentin. Puis arrive l'autoportrait. Le bleu, entre mort et souffle de vie, s'estompe au profit d'un violet rosé. La vie semble presque reprendre ses droits dans cet autoportrait. Mais comme pour se soustraire à ses pairs, Yann Legrand peint seul son autoportrait dans un autre ton. Le bleu reparaît indubitablement dans le portrait suivant, celui du cinéaste David Lynch et son lot d'idées nébuleuses, son vaste monde intérieur, atypique, calme et tortueux. Cette série de portraits se termine comme elle avait commencé avec une femme, Nina Hagen, chanteuse préférée de Yann lorsqu'il était petit. Une immersion de l'enfance.
Comme pour faire sien ces univers inspirés, passionnés, tempétueux, Y. Legrand peint ses artistes admirés. Il leur offre son propre univers en quête de leur réponse peut-être.
texte de Mathilde Beltramo

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